vendredi 11 janvier 2013

MARIAGE POUR TOUS : POUR UN DEBAT DANS LE RESPECT !

Dépasser les anathèmes et imposer la discussion dans le respect

Chers évêques, ouvrons un vrai débat !

Par Pierre Dharréville, responsable national du PCF, en charge de la relation aux croyants.

Résolument partisans de l’égalité des droits et de la pleine reconnaissance de la dignité de chacune et chacun quelle que soit son identité sexuelle, nous sommes favorables à une réforme du mariage pour en faire un droit ouvert à toutes et à tous. ­
Monseigneur André Vingt-Trois, en tant que président de la Conférence épiscopale, a exprimé son sentiment sur cette perspective, et c’est son droit. Nous ne comprenons pas le caractère abrupt de son propos, qui peut choquer, mais ce débat nous intéresse. Le Conseil français du culte musulman s’y est également opposé par la voix de son président, Mohamed Moussaoui. Au-delà des responsables religieux, des voix ­s’élèvent pour donner leur sentiment. Ce débat traverse la société et doit être mené dans le respect. Nous y prenons notre place avec la volonté de faire reculer les préjugés et les craintes et pour faire progresser l’humain d’abord. Dans tous les corps de la société, que l’on croie au ciel ou que l’on n’y croie pas, nous avons le sentiment que l’idée est en train de faire son chemin.
Monseigneur Vingt-Trois a raison de dire que les élections ne constituent pas un blanc-seing et de solliciter l’intervention citoyenne et nous pensons que l’Église aurait à dire sur de nombreux autres sujets également. Pour nous, élargir le droit au mariage à tous les couples qui s’aiment ne revient pas à nier « la différence sexuelle », et il a par ailleurs été montré que le bonheur des enfants ne dépend pas de l’orientation sexuelle de leurs parents. Il n’y a pas, dans la loi qui vient, de quoi remettre en cause les fondements de notre société, mais au contraire, nous y voyons un progrès pour la dignité humaine.
Nous mesurons chaque jour la ­souffrance et la révolte des homosexuelles et ­homosexuels ainsi que des personnes ­transgenres à force de se voir discriminés symboliquement comme concrètement dans leurs droits sociaux et familiaux et de voir leurs amours classées en seconde zone. À chaque fois que l’on présente cette mesure comme une dévalorisation du ­mariage, cela est vécu à juste titre comme une injure. Ils veulent être accueillis pleinement pour ce qu’ils sont.

Ils veulent, nous voulons l’égalité. Il est sain que nous levions les tabous. Tous ­ensemble, parlons-en. Et décidons de 
le faire.

Pierre Dharréville

10 commentaires:

  1. La foi en un Dieu n’est pas une loi de la République. Mariage pour tous, il n’y a donc pas de débat c’est une affaire civile et non religieuse.
    Liberté. Egalité. Fraternité. Ce sont les trois seuls dogmes de la France et ils sont républicains. Dès lors, chacun est libre de sa sexualité mais la France doit assurer l’égalité de droits à chaque citoyens et ainsi montrer sa fraternité à l’égard de chacun. Dès lors, la question du mariage gay ne se pose plus. Le mariage est un acte civil passé entre deux personnes. Il n’est pas ici question de morale mais de droit. Il est normal que la République assure l’égalité entre chacun des citoyens quelles que soient leurs opinions philosophiques et religieuses, la couleur de leur peau et leur orientation sexuelle. Dès lors, exit les églises.
    Que l’église catholique romaine, que les musulmans ou que les juifs refusent de consacrer l’union entre deux personnes du même sexe c’est leur droit et personne n’ira leur contester. Mais qu’elles ne viennent pas nous imposer leur foi comme loi. La droite UMP qui ne trouve pas de chef et l’extrême droite FN utilisent les réseaux catholiques pour faire croire que le gouvernement est en difficulté. On évite ainsi de parler de l’essentiel : la fermeture d’entreprises, le chômage qui galope, la misère qui s’installe durablement un peu partout, le déclin organisé du service public de santé etc. Et le plus dramatique dans l’affaire c’est que le gouvernement prête le flanc à ce détournement d’attention.
    Le débat sur « le mariage pour tous » est l’arbre qui cache la forêt. Parlons d’autre chose.

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  2. Indifférent parce que pas ou mal informé sur le sujet, j'ai été touché par les arguments de ceux qui sont contre. Immédiatement, je suis devenu pour le mariage pour tous. Je ne vois dans les arguments contre, aucun véritable cheminement intellectuel empreint d'humanisme.
    Puis, ce point était au programme de cette majorité, alors, il n'y a plus de temps à perdre, faites la loi, votez-la, au moins il y aura un engagement de tenu. Puis, une fois ce problème règlé, il serait bon que l'ensemble de l'énergie de l'executif et du législatif se consacre à faire en sorte que le peuple ne s'enfonce pas un peu plus dans le chômage et la pauvreté. Je n'ai pas participé à ce débat, il n'a pour moi qu'une vertu, celle de faire un écran de fumée qui occupe l'opinion pendant que les PSE pleuvent dans les entreprises. On en est même arrivé à créer des débats de manière artificielle, l'histoire du débat à l'école : qu'est ce que ça vient faire là ? parle-t-on de mariage aujourd'hui ? on ne parle même plus de points d'histoire pour le na heuter les sensibiltés, alors le mariage .....
    Nous n'avons pas à nous occuper de l'avis des religieux sur la question, alors que les religieux gèrent leurs stock de vin de messe ou la propreté de leurs Kippa ou de leurs tapis,n mais qu'ils respectent la république.

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  3. Je viens de voir qu'un esprit plus éclairé que moi est de mon avis !!! C'est pas bon pour mes chevilles.

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  4. Il est peut-être sain de lever les tabous mais sûrement pas si simple. Il est formidable d'être ouvert, tolérant, formidable de dénoncer les discriminations mais alors... cette tolérance, cette souplesse de pensée, pourquoi ne pas l'appliquer aussi vis-à-vis de ceux qui pensent différemment ?
    On ne change pas d'un simple claquement de doigts le conformisme des personnes âgées, par exemple. Des personnes qui ont été éduquées avec les principes, les valeurs et les règles d'une autre époque. Et c'est valable pour des millions de gens dans
    le Monde. Alors, avant de vouloir changer la pensée de ces millions de gens, il faudrait peut-être essayer de les comprendre, eux aussi.
    Personnellement, Si les homosexuels veulent se marier et adopter des enfants, cela ne me dérange nullement. En fait je m'en moque comme de ma première chemise. Non, ce qui m'insupporte, par contre, c'est que des sujets tellement plus urgents et importants, sans vouloir minimiser celui qui nous occupe,
    sont oubliés, négligés. En écrivant cette phrase, je ne peux m'empêcher de penser à cette pauvre femme de 94 ans, expulsée de sa maison de retraite.

    Voilà un sujet important, Monsieur Dharréville. Une aberration, une honte, un scandale dont plus personne déjà ne parle.

    Avec humilité et en espérant avoir dépassé les anathèmes,
    même si j'ai du mal à concevoir la compatibilité entre
    les mots « respect » et « imposer ».

    Patrick Gonzalez.

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  5. J'entends bien les deux premières réactions à l'article de Pierre Dharréville...J'entends les arguments sur la priorité, les urgences, l'écran de fumée. J'entends même très volontiers que l'es Églises n'ont pas à interférer dans un mariage civil !
    Mais je voudrais apporter mon bémol quant à l'utilité du débat : même si ce qui est déterminant est l'économie dans la vie de la Nation, les débats éthiques sur plusieurs sujets ne peuvent devenir à ce titre quantité négligeable, à mon sens ! Les "fondements" de l'éthique existent bien, ils sont culturels (milieu, traditions, habitat, religions, luttes sociales, etc.).
    L'euthanasie, l'avortement, le don d'organes,sont des débats essentiels. Pourquoi le mariage, la filiation, vus notamment sous l'angle des "droits de l' Homme" ne le seraient-ils pas ?
    Toutes ces questions, et bien d'autres, me semblent appartenir à ce qui "fait la société". Et donc mériter un débat !!!

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  6. Le problème de l'Eglise,c'est qu'elle ne voit le mariage que sous l'angle religieux.Le mariage n'est pas qu'un sacrement,c'est aussi et avant tout un acte laïque ,une union de deux êtres devant la loi républicaine. Que l'Eglise ne veuille pas unir (devant son Dieu) deux êtres de mêmes sexes,c'est son problème,mais elle n'a pas à interdire,ou à critiquer l'acte républicain.Chacun à sa place et les brebis seront bien gardées

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  7. Bonjour, et meilleurs vœux à vous contributeurs à ce blog,
    Je préfère dire "meilleurs vœux" à "bonne année" car j'ai la sensation désagréable que 2013 en ce qui concerne notre quotidien sera un copie-collé de 2012.
    Ceci étant, pour rester dans le sujet proposé voici quelques commentaires.
    - le mariage est une institution humaine => rien à voir avec la naturel. Ceci pour répondre à ceux qui utilise le "naturel" comme argument.
    - le projet de loi n'impose à quiconque un mariage, que ce soit un couple hétéro ou homo. Donc le mariage homo proposé amène t-il un préjudice à quelqu'un? Certainement pas. En droit, il faut avoir un préjudice pour porter plainte.
    - Dire que l'homosexualité est anormale, contre nature... vaste sujet ... mais qu'est ce l'anormalité? le contre nature? La nature elle même nous montre des comportements homo. N'est ce pas une notion d'origine religieuse?

    - Hier sur France Info, j'écoutai Notre philosophe Ferry qui rappelait que voici plusieurs siècles les grecs et autres civilisations ne mettaient pas en exergue ces comportements alors qu'elles étaient au sommet ( à ramener à l'époque) de leur valeurs humanistes, républicaines et culturelles.
    Plus près de nous étaient cités des noms illustres de Vinci à Gide et autres ... démontrant que le comportement sexuel n'a rien à voir avec la dégénérescence qu'avancent les opposants.

    - "il faut lutter contre ce qui est contre-nature" disent les intégristes. Sauf que, la nature n'est pas l'image d'Epinal que s'en font certains. "Struggle for life"... c'est la chaîne alimentaire, .. la chat mange la souris, l'homme la vache ... des plantes sont toxiques... nos médecins nous vaccinent contre des virus mortels mais naturels ... bref... les êtres vivants, les hommes se battent contre la nature continuellement pour leur vie, leur survie...

    Ceci pour dire que le respect du naturel est un leurre.

    Comme le dit Maurice Brandi, le mariage est une institution civile entre 2 personnes. Si des religions veulent en mettre une couche supplémentaire c'est leur problème et cela ne doit en aucun cas interférer sur ce mariage civil qui de par ailleurs n'est pas obligatoire, ouf!!

    Les grenouilles de bénitiers feraient mieux de manifester contre la pédophilie de prêtres.

    Inversement je peux comprendre que l'euthanasie suscite débats, non pas pour des raisons religieuses mais par l'atteinte physique à autrui, ce qui est à mille lieux d'un mariage institutionnel.
    Personnellement je préférai cette solution au lieu de finir en légume ou en souffrances inutiles..

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  8. En tant que citoyenne, attachée aux valeurs de la République , je suis pour le mariage pour tous . Pour moi , les homosexuels sont des femmes et des hommes libres et égaux , en droit et en dignité .
    Ce n'est pas une question de religion mais seulement d'égalité .
    Dans les pays , et ils sont nombreux ( même l' Espagne !!) où le mariage pour tous a été légalisé , les fondements de la société occidentale ne sont pas ébranlés pour autant .

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  9. Le mariage pour tous n'est pas le débat. Le vrais débat c'est l'adoption par des couples homosexuel d'enfants.
    Chacun fait ce qu'il veut de son c.., mais les enfants que deviennent ils dans une société ou 2 papas ou 2 mamans serait son univers.
    L'autorité dans le couple ? Ou se situe cela dans ce type de famille ?

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    1. " Le vrai débat , c'est l'adoption par des couples homosexuels"...peut-être ...
      Un grand nombre d'enfants d'homosexuels interrogés disent: " ce qui compte, c'est l'amour qu'on a reçu et qu'on ne nous ait pas menti"" Les enfants , me semble-t-il , sont capables de s'adapter à des configurations familiales différentes pourvu qu'ils se sentent aimés et écoutés . Ce débat ne cherche-t-il pas à conforter un schéma de la famille qui n'a déjà plus tout à fait cours : le père ," porteur du phallus" qui travaille et la mère , à la maison attentant son mari . Cette vision me semble un peu datée et ce n'est pas faire fi de la biologie que de constater que nourrir , laver , habiller , éduquer un enfant, cela est universel et n'est l'apanage d'aucun sexe .
      De plus , la famille homoparentale est déjà une réalité et pourquoi ne pas penser qu' "une famille de coeur" en vaut bien , tout autre .

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